L'alimentation du castor

        La denture       

La forme des dents s'accorde avec la nature du régime alimentaire, quel que soit le rang systématique occupé par le mammifère considéré.
Ainsi, chez les rongeurs, les incisives, fortes et longues, ont une croissance continue : leur couronne est taillée en biseau ; les canines disparaissent et les molaires sont particulièrement aptes à la trituration.
Chez le castor, les quatre incisives sont remarquables par leur taille et par la couleur orange vif de leur face extérieure. Cette couleur correspond à l'émail de la dent, dont la masse est constituée de dentine. L'émail étant beaucoup plus dur que la dentine, le tranchant de la dent est logiquement placé sur l'extérieur de celle-ci.
L'aiguisage des dents consiste à user un biseau la masse de dentine pour dégager l'émail et à donner du fil à ce dernier.
Après les incisives, il existe un espace vide, le diastème, qui correspond à l'absence des canines.
Quand la bouche est fermée, les brosses labiales (carrés de poils raides et courts qui protègent la muqueuse des blessures que pourrait occasionner le bois haché) trouvent leur place dans le diastème. Après le diastème, se trouve l'unique prémolaire que suivent les trois molaires. En résumé, la denture comprend : 2 incisives, 2 prémolaires et 6 molaires sur chaque mâchoire.

        L'alimentation       

La principale source de nourriture du castor est constituée par les Salicacées (saule, peuplier noir et blanc), surtout en hiver.
L'abattage d'arbres d'un diamètre supérieur à 15 cm est considéré comme exceptionnel, mais dépend du nombre d'arbres présents sur la berge ainsi que du diamètre moyen des autres arbres.
Le castor prélève 85 % de sa nourriture sur la berge même.
Il faut noter au passage l'avantage biologique de l'abattage des arbres. En effet, en abattant un seul arbre, le castor a ainsi à manger pour plusieurs jours, sans parler des matériaux de contruction qui restent en prime à la fin du repas, alors que certains animaux sont obligés de se déplacer sur plusieurs kilomètres pour trouver une nourriture rare et disséminée.
En fait, s'il préfère les salicées qui lui sont indispensables pour l'apport d'acide salicylique, le castor touche à peu près à toutes les plantes qui poussent à moins de trente mètres de l'eau. En été, il se régale de racines de nénuphars, de fruits tels les glands et les châtaignes, diverses herbes, feuilles et toutes sortes de matières végétales.

        La caecotrophie       

L'estomac du castor n'a rien d'exceptionnel. Il est simple et de petite taille, contrairement à celui des ruminants. De ce fait, la digestion de la cellulose (base de l'alimentation du castor) se fait dans le caecum.
Le caecum est voisin de l'extrémité du tube digestif. Le parcours du bol alimentaire dans le caecum est trop rapide pour que la digestion par les bactéries s'y opère.
C'est pourquoi le castor, comme bon nombre de rongeurs non hibernants, pratique la caecotrophie. Il réingurgite, à l'orifice du pseudo-cloaque, de grosses boulettes alimentaires et les avale sans les mâcher.
La caecotrophie est donc une sorte de rumination où le bol alimentaire, au lieu de remonter de la panse à la bouche pour être de nouveau mangé, fait deux fois le circuit complet du tube digestif. En fait, le castor ne se nourrit vraiment qu'au deuxième passage, quand le travail des bactéries est achevé. Les caecotrophes sont plus grosses que les crottes véritables, molles et brillantes à cause du mucus qui les entoure.

D'après le dossier "castor d'Europe" de l'ASPAS



10/07/2007
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