Le personnage Castor

    Généralités   

Les formes extérieures du castor sont très populaires et très connues, à ceci près qu'on en ignore l'échelle et que le premier contact avec ce rongeur étonne toujours: au lieu d'une sorte de "gros rat", on voit une marmotte géante qui traîne derrière elle une énorme queue pesante.
Les formes du castor n'ont rien d'élégant, du moins au sol. Le corps est très ramassé, la tête est enfoncée dans les épaules, les yeux sont petits, de même que les oreilles, qui sont obturables comme les narines. La grosse truffe noire et glabre ressemble à celle du chien et ses moustaches courtes aux vibrisses du phoque. La queue large, épaisse et plate repose à plat sur le sol de toute sa surface écailleuse.
Un castor adulte dépasse facilement le mètre et pèse jusqu'à 30 kg, parfois plus.

    Détermination du sexe d'un castor   

Il ne semble pas qu'il y ait de grandes différences de longueur et de poids entre les sexes : si la moyenne du poids est un peu plus forte chez les femelles, cette différence tient au fait que certaines d'entre elles sont gestantes.
Il n'y a d'ailleurs aucun caractère sexuel externe permettant de distinguer facilement les sexes, ce qui pose quelques problèmes dans les rapprochements entre les individus destinés à la réintroduction.

    Les pattes   

Les pattes antérieures et les mains sont petites et courtes par rapport aux pattes postérieures, qui sont plus puissantes, et par rapport aux pieds palmés (qui sont quatre fois plus longs que les mains et plus longs même que la cuisse). Les mains et les pieds sont nus et noirs, ou couverts d'un pelage très court. Ils ont tous cinq doigts.
La main est un véritable membre préhensible. Les doigts sont bien développés, sauf le premier, plus court, qui ne repose pas sur le sol et qui, grâce à un ongle pointu et recourbé, est utilisé pour la toilette du museau. Les autres doigts ont un ongle fort, plat et émoussé par le travail, particulièrement celui de fouissage.
C'est avec ses pattes antérieures qu'il amasse la terre et la boue dont il cimente les parois de son terrier. Ce sont de véritables instruments de travail.
Les deux premiers doigts du pied ne participent pas à la marche. On en voit rarement la trace, sauf dans les sols mous. Ils sont plus grêles que les autres et leur plan de flexion coïncide avec le plan de la sole plantaire, de sorte qu'ils peuvent être empoignés par les trois autres doigts refermés.
Dans l'eau, ses pattes postérieures palmées lui servent à se propulser.

    La fourrure   

La fourrure du castor est constituée de deux sortes de poils inégalement répartis :
- les jarres : ce sont les poils les plus rares. Leur longueur peut atteindre 7 cm et leur épaisseur 0,2 mm. Ils se situent surtout sur la nuque et le dos.
- la bourre ou duvet : ces poils sont très fins (0,01 mm) et plutôt courts (1 cm). Le duvet est surtout abondant sur le ventre qui est la partie du corps du castor la plus fragile thermiquement.

Les jarres, très clairsemés et rigides, n'ont d'autre rôle que d'assurer l'écoulement de l'eau sur le corps et de protéger le duvet. Ils se plaquent au corps pendant l'immersion, en enfermant l'air contenu dans le duvet. Lorsque le castor émerge, ces longs poils s'agglomèrent en pinceaux que l'eau suit jusqu'à l'extrémité par l'effet de pointe des corps tensio-actifs. Il suffit d'un ébrouement pour ouvrir la fourrure et lui rendre son gonflant.
La fourrure du castor est d'autant plus foncée que celui-ci vit dans des pays froids. De même, le contraste des couleurs sur le corps varie : la tête du castor européen est plus claire que son corps, alors que c'est le contraire chez le canadien.
Les structures des poils différent également : les poils du castor européen sont moins réguliers et les poils de jarre, au lieu d'être cylindriques comme chez le canadien, ont une forme lancéolée. C'est pourquoi la fourrure du castor canadien est plus soyeuse que celle de l'européen.
La fourrure du castor subit une mue et une seule au cours de l'année. Du fait du mode de vie aquatique du cator, cette mue est plus lente que chez la plupart des mammifères. La mue du castor commence en avril, puis s'accélère en mai et juin. au mois de juillet, les poils ont fini de tomber, mais les nouveaux apparaîtront jusqu'en février (la pousse est très lente en hiver, puisque le castor reste au chaud dans sa "maison").

    La queue   

Description :
La queue du castor est remarquable. Il est le seul mammifère à porter un tel appendice. Ce que l'on appelle la queue (c'est-à-dire ce que l'on voit en regardant un castor) ne représente en réalité que les deux tiers de cet appendice, le premier tiers étant dissimulé dans le manchon de fourrure qui entoure le corps.
Ce premier tiers est purement musculeux et a la taille d'un mollet d'homme. Le reste de la queue est aplati, et cela d'autant plus que l'on s'éloigne du corps, car l'axe vertébral s'amenuise dans le même sens.
La queue est constituée des tendons qui s'attachent aux vingt-sept vertébres. Le reste est un tissu adipeux très homogène. La peau de la queue est recouverte de fausses écailles qui sont juxtaposées et imprimées sur la surface. Des poils forts et courts apparaissent entre les écailles.

Utilité :
La queue constitue une réserve alimentaire. Un castor adulte peut donc facilement rester plusieurs jours sans manger. C'est également un important organe de régulation thermique, apportant les calories quand c'est nécessaire ou au contraire, les cédant au milieu extérieur. Ainsi le castor, ne transpirant pas, s'il a chaud, cherche refuge dans l'eau ou tout au moins, y trempe sa queue.
La queue a également d'autres usages : elle est d'abord un gouvernail de profondeur et un prupulseur dans la nage immergée. A terre, elle sert d'appui et aussi de contre-poids dans la marche bipède, notamment pour le transport des petits ou de fardeaux encombrants, que le castor tient entre ses bras et son menton. A terre, elle est le témoin de la dominance de l'animal sur la famille. En effet, le castor dominant positionne sa queue de façon décollée.
Enfin, la queue est utilisée pour produire un tonitruant signal sonore lorque survient un danger pressant. En tapant de la sorte sur l'eau, le castor est un instant dissimulé par la gerbe d'eau ainsi produite et est projeté vers l'avant, ce qui contribue à dérouter l'adversaire.

D'après le dossier "castor d'Europe" de l'ASPAS



11/07/2007
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