Le cadre de vie du castor
Biotope
Mammifère aquatique, le castor ne fréquente que les eaux douces, qu'elles soient chaudes ou froides, limpides ou chargées.
Le castor fréquente peu les cours d'eau de montagne, bien que l'altitude par elle-même ne le gêne pas : ce sont plutôt les berges inhospitalières, consitutées de gros blocs et de galets qui découragent ses tentatives de creusement de terriers, le courant qui augmente aussi la durée du gel du plan d'eau.
Néanmoins, dans une population bien implantée, il se trouvera toujours quelques sujets pour tirer parti de conditions plus difficiles (ex : les gorges calcaires de l'Ardèche).
Le castor est donc un animal de plaines et de régions dégagées. Il préfère les petites rivières aux grandes, les cours d'eau aux étangs et surtout aux lacs.
Le castor ne vit d'ailleurs pas véritablement dans l'eau : il s'y déplace, s'y cache, mais il passe en fait la plupart de son temps au sec, sur la terre ferme, à dormir, manger ou faire sa toilette.
Ainsi, la richesse de son domaine ne se mesure pas à l'étendue d'eau autour de la hutte ou du terrier, mais plutôt à la proximité ou non d'une nourriture abondante.
Si le castor construit des barrages, ce n'est donc pas pour pouvoir nager dans un bassin plus gand, mais plutôt pour se rapprocher de sa nourriture en nageant.
Le castor préfère les berges argileuses et meubles - où il lui est facile de creuser un terrier solide - et riches en peupliers et saules.
Territoire
Généralités :
Le castor est un propriétaire terrier sourcilleux. Il personnalise son territoire, définit son domaine et ne supporte pas que des castors étrangers y pénètrent, exception faite évidemment de son conjoint et de sa famille.
Cette particularité ne s'applique pas aux espèces étrangères : ainsi, il se comporte comme un voisin indifférent avec les mulots, rats musqués, canards...
Il est difficile de préciser l'étendue du territoire du castor qui peut atteindre plusieurs kilomètres sur une rivière moyennement pourvue en Salicacées.
Le marquage du territoire :
Le castor marque son territoire de ses odeurs multiples : glandes des extrémités du museau, du castoréum, de l'anus...
La plus notoire de ses glandes est la glande à castoréum, exceptionnelle par sa taille et son abondante sécrétion.
Cette glande double est dite "préputiale", car elle se rattache à l'extrémité de l'appareil génital. Sa taille dépasse parfois 10 cm. Sa muqueuse est doublée d'un tissu musculaire puissant dont la contraction en expulse le contenu et produit un bruit audible de nuit à 50 m. Le produit de la glande est dilué dans une petite quantité d'urine, ce qui en facilite la projection.
Le castoréum a la couleur et la consistance du miel liquide, mais il s'oxyde rapidement à l'air et prend alors une couleur brun violacé. L'odeur du castoréum oxydé rappelle celle du phénol.
Le castor dépose son castoréum sur un petit monticule de terre humide qu'il rassemble au bord de l'eau avec ses talons. Il peut aussi utiliser une touffe d'herbe, une grosse pierre ronde et claire, pourvu que ces derniers soient bien visibles.
L'aspect visuel du comportement est certain. En effet, il suffit de construire un monticule plus grand que celui utilisé par le castor pour que ce dernier l'adopte aussitôt pour y déposer son castoréum.
D'après le dossier "castor d'Europe" de l'ASPAS